Un vrai petit fauve

Le chat domestique a hérité de ses ancêtres une nature sauvage et des instincts de prédateur qui rejaillissent au quotidien dans ses jeux et ses rituels de chasse.


On pense que le chat domestique descend de deux espèces de chats sauvages; Felis ornataou chat des steppes de l’Inde et du Pakistan, et Felis libycus ou chat ganté d’Afrique. Sa domestication s’est probablement effectuée en plusieurs foyers indépendants dans ces régions.

Si nous établissons la carte d’identité de notre matou, nous constatons qu’il appartient à la classe des mammifères, à l’ordre des carnivores et à la famille des félidés au même titre que le lion, le tigre, la panthère ou le puma. Autrement dit, c’est un carnassier, mais un carnassier de poche, comparé à ses redoutables cousins que sont les grands fauves.

Pendant des millénaires, le chat a vécu, bon an mal an, des produits de sa chasse. Soumis aux nombreux aléas de la prédation, il ne faisait pas bombance tous les jours. Et puis, voici quelques 5 000 ans, notre matou malin s’est approché des habitations humaines qui lui offraient des possibilités de chasse appréciables, compte tenu des populations de rongeurs colonisant les réserves de grains.

L’homme a rapidement vu le parti qu’il pouvait tirer de ce nouvel auxiliaire, et c’est ainsi, très progressivement, que s’est effectuée la domestication de ce petit félin.

Un instinct de chasseur très présent

Malgré la domestication, ce chasseur dans l’âme, merveilleusement équipé sur le plan anatomique, n’a rien perdu de son goût pour la prédation ni de ses qualités cynégétiques.

Observez un chat qui ne connaît que l’univers feutré de l’appartement : si une mouche vient bourdonner au carreau, le voici tressaillant, frémissant, le menton tremblotant de désir, laissant échapper de petits chevrotements d’excitation.

Lâchez votre citadin à la campagne : cet inconditionnel des coussins et du radiateur ne tardera pas à déposer triomphalement à vos pieds un mulot ou un oisillon.

Des jeux qui simulent la chasse

Le comportement de prédation, inné chez le chat, peut être renforcé par un apprentissage au contact de la mère qui apporte à ses petits des proies encore vivantes pour les initier aux techniques du jeu avec la proie et de sa mise à mort.

Chez les chatons, les jeux sociaux et individuels imitent spontanément certains comportements prédateurs, ne serait-ce que jouer avec sa queue – une proie mobile à volonté -ou bondir sur ses frères et sœurs après une séquence d’affût et de reptation silencieuse.

De même le chat d’appartement, qui n’a pas la possibilité de chasser, va se rabattre sur le jeu avec des objets qu’il animera comme une proie vivante, car c’est le mouvement de la proie qui stimule ce chasseur.
Parfois, sa facétie l’entraînera à sauter sur son maître après une course folle. Et, faute de partenaire, certains chats sont même capables d’inventer des chasses fabuleuses. Tout domestiqué qu’il est, notre Minet est resté un vrai petit fauve !