Les clés d’une bonne société

La vie sociale du chat nous semble fantaisiste et incohérente à bien des égards. Mais il faut s’abstraire de notre système de pensée reposant sur la logique et la rationalité, et se reporter à la nature profonde de cet ancien sauvageon pour admettre sa logique à lui.


L’étude des interactions félines donne des résultats déconcertants. Nous n’y retrouvons pas de hiérarchie fixe, ni les classiques rapports dominant/dominé que l’on rencontre par exemple dans les meutes de grands prédateurs comme le loup. A l’image de son corps ondoyant, la vie sociale de chat montre souplesse, flexibilité et fluidité.

Les rapports entre individus ne font pas intervenir d’organisation pyramidale avec un chef de clan au sommet régnant sur une large assise de dominés ; ces rapports sont fluctuants, évolutifs dans le temps comme dans l’espace et souvent bien déroutants à nos yeux d’humains.

Un individu X semblant dominer un congénère Y pourra très bien quelques jours plus tard s’effacer devant Y ; de même , si X impose sa loi à Y qui en fait de même avec Z, il n’en résulte pas pour autant une supériorité de X sur Z.

Rien n’est jamais acquis en matière de dominance. Mais on peut toutefois observer que le gabarit du chat influe sur la préséance pour accéder à la nourriture ou saillir les femelles, car ce sont les animaux les plus imposants qui gagnent le plus de combats.

Cohabitation et densité féline

Ces rapports flexibles et subtils sont conditionnés par la densité féline . Ils dépendent aussi de l’approvisionnement en nourriture et de la saison sexuelle. Enfin interviennent aussi les affinités entre individus et parfois les liens familiaux chez les femelles.

Il ne faut pas conclure de cette absence de hiérarchie « cohérente » que « tout le monde il est gentil » chez les chats ; pour preuve, les affrontements nocturnes entre matous suivis parfois d’impressionnants combats.

Les mâles ont en effet peut de rapports amicaux entre eux, au mieux u ne relative tolérance s’ils disposent d’un choix de femelles suffisant à leur goût. Les femelles entre elles privilégient souvent une stratégie de vie de groupe organisée autour de l’élevage des jeunes dans un lieu protégé et bien approvisionné. Quant aux individus castrés, ils fonctionnent souvent par évitement prudent ou copinage, selon les affinités.

Chacun pour soi

Enfin, dans les colonies de chats libres, c’est chacun pour soi. Hormis la pragmatique entraide des mamans chattes, il n’y a aucune coopération, ni le moindre partage des tâches comme cela s’observe chez le lion.
Très « perso », notre matou !