Premier face-à-face

Le chat est perçu comme un animal discret et réservé. Animal solitaire et indépendant, il ne recherche pas les rencontres, ni la vie en groupe. Mais, paradoxalement, c’est bien en raison de cette méfiance instinctive envers ses congénères qu’il a développé une communication riche et complexe afin de détecter à distance l’intrus, de la jauger et de répondre par un comportement adapté: accueil, tolérance relative au sujet.

Le langage félin est une fine alliance de rituels utilisant les modes visuel (mimiques faciales et postures), sonore (vocalises) et olfactif (dépôts d’odeurs). La subtilité de cette communication nous échappe en partie ; nous n’en connaissons guère que les attitudes corporelles et le répertoire sonore. Quant au langage olfactif, il nous est étranger ; il faut bien reconnaître que nous autres, pauvres humains, sommes des cancres de l’odorat.

Hissez les pavillons !

Les oreilles du chat s’orientent au gré de ses humeurs, et cela de façon parfois très rapide. Droites, légèrement pointées vers l’avant, indépendantes et mobiles, elles témoignent d’un chat en confiance, attentif à son milieu ; tout va bien !
En alerte, le chat redresse les pavillons de face et les oriente vers la source sonore ; il s’interroge. Aplaties latéralement e parfois symétriquement, donnant au front un aspect lisse et bombé caractéristique, les oreilles trahissent l’anxiété et une position défensive ; ça se gâte !
En revanche, le rabat des pavillons vers l’arrière traduit une confrontation imminente. Rien ne va plus !

Orientez les antennes

Les moustaches du chat, dont le nom scientifique est “vibrisses”, sont des organes tactiles qui lui servent d’antennes pour explorer son environnement et se diriger dans l’obscurité complète. Mais ce sont aussi de précieux indicateurs de son humeur.
Au repos, lorsque l’animal est en confiance, elles sont détendues. En exploration ou en situation de guet, il va les orienter vers l’avant et les faire bouffer pour repérer le moindre obstacle.
Mais que surviennent une forte contrariété ou un congénère qui le provoque, alors Minet se métamorphose en lion ; on a tout de suite l’impression que ses moustaches ont doublé de longueur et en volume.