Quand “chat” nous parle

Le chat domestique a fait beaucoup de chemin pour comprendre l’humain et s’y adapter. Il a enrichi son répertoire gestuel et acoustique pour mieux communiquer avec son partenaire. A le voir et à l’entendre nous “parler”, on ne peut qu’être touché par cette évidente volonté.

L’événement le plus marquant de l’histoire féline est très certainement la domestication, voici quelque 5 000 ans. Notre petit félin solitaire et indépendant s’est alors rapproché de l’homme, et le dialogue a pu s’ébaucher entre deux être fondamentalement éloignés par leur nature profonde.

Ce dialogue est resté très rudimentaire, voire inexistant, pendant des millénaires, lorsque le chat était tout juste toléré pour ses talents de massacreur de vermine, donc de protecteur des greniers et des cuisines; il était alors plus habitué aux jurons et aux coups de pied qu’aux paroles douces et aux caresses.

Depuis une quarantaine d’années, notre matou prend sa revanche. L’urbanisation de nos sociétés modernes, la perte de contact avec la nature, la solitude de certains citadins expliquent sa popularité croissante ; il devient le compagnon le mieux adapté au mode de vie urbain, éclipsant même le chien, considéré comme plus dépendant, donc plus exigeant.

Apprendre et communiquer

Qui dit cohabitation et promiscuité dit forcément communication et dialogue. Or, l’humain et le chat ne privilégient pas les mêmes canaux de communication, car ils n’ont pas les mêmes possibilités sensorielles.
L’homme est surtout un visuel et un auditif ; ses capacités olfactives sont très limitées; en revanche, il possède un merveilleux moyen d’expression, la parole, qui en fait un incorrigible bavard.
Le chat est un animal discret ; il préfère la communication en différé et à distance grâce aux dépôts d’odeurs. Doué d’un odorat moins bon que le chien, mais excellent comparé au nôtre, il vit dans un monde d’odeurs dont nous n’avons même pas idée.
Depuis qu’il s’est fait compagnon à part entière, il a dû s’adapter aux modes de communication privilégiés par l’humain, à savoir la gestuelle et les vocalises.Sans se décourager, il continue aussi à pratiquer des dépôts d’odeurs dans son domaine et sur son maître, qu’il doit considérer avec beaucoup de commisération : toutes ces diableries informatiques et ces moyens de communication sophistiqués dont les humains ne peuvent plus se passer, est-ce bien raisonnable .
La communication féline n’est-elle pas plus simple et plus efficace ?